La Longue Marche
Auteur: Jade Norindr
Genre: Dystopie
Prix: 2.99€
Lien pour l'acheter: ICI
Nombre de pages : 133 pages
Format: ebook
Public: à partir de 14 ans
Résumé
318 APRES LE DEBUT DE L'ERE GLACIAIRE.
Le monde est recouvert d'une couche de glace opalescente, battu jour après jour par le blizzard. Plus rien ne vit, plus rien ne pousse.
Contrant le vent glacial, il ne reste plus que quelques Villes éparses, réparties sur toute la planète, dernier rempart des hommes contre la mort. Aucune vie n'est envisageable hors de ces cocons, chauffés, éclairés, alimentés en eau et protégés du monde par une immense barrière.
Pourtant, quand l'une de ces Villes cesse de fonctionner, un groupe d'humains est obligé de sortir et de lutter contre la terre glacée pour aller chercher de l'aide.
Sen, Zel et Arz - militaire, ingénieur et médecin, doivent marcher pendant des mois, dans l'espoir incertain d'atteindre la Capitale à l'autre bout du continent
Le monde est recouvert d'une couche de glace opalescente, battu jour après jour par le blizzard. Plus rien ne vit, plus rien ne pousse.
Contrant le vent glacial, il ne reste plus que quelques Villes éparses, réparties sur toute la planète, dernier rempart des hommes contre la mort. Aucune vie n'est envisageable hors de ces cocons, chauffés, éclairés, alimentés en eau et protégés du monde par une immense barrière.
Pourtant, quand l'une de ces Villes cesse de fonctionner, un groupe d'humains est obligé de sortir et de lutter contre la terre glacée pour aller chercher de l'aide.
Sen, Zel et Arz - militaire, ingénieur et médecin, doivent marcher pendant des mois, dans l'espoir incertain d'atteindre la Capitale à l'autre bout du continent
Avis
Au début, cette histoire ressemble aux autres dystopies que j'ai pu lire. Au début. C'est une histoire assez courte, née d'un NaNoWriMo fructueux. Pourtant, il ne manque rien à cette histoire : ce sont 133 pages intenses. La plume de l'auteur nous transporte dans ce monde de glace, élégante, tranchante. J'ai rarement lu une dystopie aussi bien écrite, le vocabulaire est très riche, les mots se succèdent, s'emboîtent à la perfection, comme s'ils étaient destinés à être ainsi. Dès les premières pages, on comprend quelle tournure prendra le livre, on ne devine pas la fin tout de suite, on hésite : espoir, résignation, espoir, résignation... Sous cette histoire se cachent des sujets beaucoup plus profonds sur les sociétés, l'Homme, la santé mentale, la persévérance, et beaucoup d'autres. Tous ces sujets sont évoqués à travers les personnages, ils sont plusieurs à donner leur point de vue, à nous aider à mieux comprendre ce monde, cette histoire, et ce dans plusieurs endroits à la fois. Ils sont tous totalement différents, des forts, des faibles, des persévérants. Je vous laisse le loisir de découvrir qui est qui... ^^ C'est le genre de roman où les héros ne sont rien d'autres que des humains, ils ne sont pas tout-puissants face à la nature, face au monde. On s'identifie à ces gens, ces gens qui pourraient être nous. J'ai d'ailleurs été ces gens, pendant cette lecture. On devient les personnages, on entre la tête la première dans ce monde cruellement réaliste, on s'immerge dans cette aventure, on ressent ce que ressentent nos protagonistes, on devient eux. La fin est assez ouverte, et elle m'a semblé évidente : cette histoire ne pouvait pas avoir d'autre issue que celle proposée par l'auteur. En résumé, j'ai adoré cette lecture qui, au premier abord, n'est pas mon genre de prédilection. J'ai aimé l'écriture, la façon dont les évènements s'imposent à nous, les dialogues, les personnages, les messages d'opinion et surtout : la fin.
Extrait
Au début, cette histoire ressemble aux autres dystopies que j'ai pu lire. Au début. C'est une histoire assez courte, née d'un NaNoWriMo fructueux. Pourtant, il ne manque rien à cette histoire : ce sont 133 pages intenses. La plume de l'auteur nous transporte dans ce monde de glace, élégante, tranchante. J'ai rarement lu une dystopie aussi bien écrite, le vocabulaire est très riche, les mots se succèdent, s'emboîtent à la perfection, comme s'ils étaient destinés à être ainsi. Dès les premières pages, on comprend quelle tournure prendra le livre, on ne devine pas la fin tout de suite, on hésite : espoir, résignation, espoir, résignation... Sous cette histoire se cachent des sujets beaucoup plus profonds sur les sociétés, l'Homme, la santé mentale, la persévérance, et beaucoup d'autres. Tous ces sujets sont évoqués à travers les personnages, ils sont plusieurs à donner leur point de vue, à nous aider à mieux comprendre ce monde, cette histoire, et ce dans plusieurs endroits à la fois. Ils sont tous totalement différents, des forts, des faibles, des persévérants. Je vous laisse le loisir de découvrir qui est qui... ^^ C'est le genre de roman où les héros ne sont rien d'autres que des humains, ils ne sont pas tout-puissants face à la nature, face au monde. On s'identifie à ces gens, ces gens qui pourraient être nous. J'ai d'ailleurs été ces gens, pendant cette lecture. On devient les personnages, on entre la tête la première dans ce monde cruellement réaliste, on s'immerge dans cette aventure, on ressent ce que ressentent nos protagonistes, on devient eux. La fin est assez ouverte, et elle m'a semblé évidente : cette histoire ne pouvait pas avoir d'autre issue que celle proposée par l'auteur. En résumé, j'ai adoré cette lecture qui, au premier abord, n'est pas mon genre de prédilection. J'ai aimé l'écriture, la façon dont les évènements s'imposent à nous, les dialogues, les personnages, les messages d'opinion et surtout : la fin.
Extrait
"PROLOGUE
On raconte qu’au commencement du monde furent les grandes étendues d’eau, sombres
comme la voûte céleste, aux reflets irisés comme de la nacre alors qu’elles miroitaient sous la
lumière vive de l’astre solaire. Puis vint la terre et ses forêts couleur émeraude et absinthe, les
déserts d’or et d’ocre et les monts de granit noir comme le jais, terre de poussière, terre des
hommes, infiniment ivre de couleur. On raconte qu’il fut un monde de couleur, un monde de sens
que l’humanité extatique pouvait parcourir sans limites et sans danger, bien différente des carcasses
creuses et agonisantes qu’elle est devenue. Puis soudain apparut l’ère immaculée. La beauté n’était
alors plus qu’un souvenir éthéré, un mirage, délire ardent sculpté dans l’aride désert de glace. En l’an
zéro du nouveau calendrier, le monde entier fut enseveli d’un manteau de glace opalescente. Les
températures chutèrent, les couleurs disparurent, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien que le blanc
absolu, et les Villes, derniers bastions de l’humanité, seuls flambeaux dans le blizzard. Le monde alors
n’était plus que terre blanche et ciel blanc, toutes couleurs évanouies, recouvertes par le givre et la
neige. Dans le néant immaculé ne restaient alors que les hommes. Les hommes à la peau rosée, sang
rouge et cheveux d’or, lèvres ourlées de rose et iris diaprés, dernières iridescences sur une toile
vierge, bien protégées derrière leurs murailles grises. Avec l’extinction des hommes viendrait la mort
des pigments sur la planète laiteuse. Mais l’humanité refuse de fléchir.
Deux petites filles se tenaient debout, bien droites, au milieu de la foule. Elles avaient les
yeux rivés vers un écran géant, fixé pour l’occasion sur un des grands murs de pierre grisâtre qui
entouraient la Ville. La plus petite, aux cheveux d’un blond presque roux, était agrippée au bras de
son aînée, qui arborait des cheveux blonds presque blancs et un visage inflexible, malgré son jeune
âge. C’était une journée exceptionnelle pour la Ville, aujourd’hui. Le travail avait été interrompu, et
toute la population s’était massée dans les rues de la surface ou en haut des grands murs pour
assister au spectacle qui allait se dérouler devant leurs yeux. Les deux petites filles étaient
oppressées dans la foule de Stals en bleu de travail et de Ziemias en combinaison marron qui se
pressait dans la rue. En haut de la barrière, elles distinguaient les uniformes gris de la Zapora, et les
uniformes noirs des Atraments. Eux, c’était les grands de la Ville, alors ils avaient le droit de voir ça
depuis le haut du mur, et pas seulement via un écran. Pour l’instant, celui-ci diffusait juste une image
de l’extérieur de la Ville. On pouvait voir le monde d’un blanc infini. Parfois, un flocon passait devant
la caméra, obstruant leur vision.
- Sen, j’ai envie de rentrer, se plaignit la plus petite.
- On ne peut pas, Roz. On doit regarder jusqu’au bout.
- Mais j’ai pas envie…
Un son de trompette solennel retentit dans la Ville, et l’aînée fit signe à sa sœur de se taire.
Ca commençait, maintenant. Dans un craquement retentissant, les portes de la Ville s’ouvrirent. Le
silence se fit brusquement dans l’assemblée. Tout le monde regardait avidement l’écran, dans
l’attente de l’exécution de la sentence. Après une minute de flottement, cinq ou six hommes
apparurent à l’écran. Ils marchaient lentement, certains se retournaient pour implorer. Ils ne
portaient rien d’autre qu’un bleu de travail, qui ne les protégerait certainement pas du froid polaire
qui régnait hors de la douce chaleur de la Ville. Les portes se refermèrent avec un bruit sec. Les
hommes firent demi-tour pour tambouriner à la porte de leurs poings, implorant, pleurant, suppliant.
C’était des condamnés à mort, qui n’avaient désormais pas d’autre choix que de marcher là, dehors, en attendant que la mort veuille bien les emporter. Personne ne se détournait de l’écran. Ils avaient tous ordre de regarder. Regardez tous, ces hommes, ces traitres, regardez le sort qu’on leur réserve. Certains se résignèrent, et se mirent à marcher en direction de la ligne d’horizon, où le ciel presque blanc tranchait à peine avec le sol. Après de longues minutes, le premier tomba, raide mort, tué par le froid insidieux qui vous tue en quelques minutes. Toute la population regarda l’hécatombe sans bouger, dans un silence religieux, horrifiés par cette vision qui s’offrait à leurs yeux. Les traitres étaient condamnés à l’exil par le grand tribunal des Arias. La parole du juge Aria était absolue. Ces Stals avaient tenté de se révolter contre leur toute-puissance, ils en payaient maintenant le prix. On ne doit jamais se révolter contre l’organisation de la Ville. On ne doit jamais se plaindre de la Ville. On ne doit jamais remettre en cause la bonté de la Ville. La Ville, cette entité quasi-humanisée, ce dieu tout puissant qui régnait sur leurs vies. La Ville est bonté, la Ville est altruisme, la Ville vous offre un refuge et des ressources. Soyez reconnaissants envers la Ville toute puissante. Quand le dernier s’écroula, dévoré par les températures glaciales, la population se remit en mouvement, comme tirée d’un long coma, d’un cauchemar éthéré. Les deux sœurs se dirigèrent lentement vers les ascenseurs qui leur permettraient de rejoindre le deuxième sous-sol.
- Qu’est-ce qu’ils avaient fait, Sen ?
- Ce sont des traitres. Ils avaient trahi la Ville en essayant de se révolter. Il ne faut jamais trahir la Ville, Roz, parce que c’est la Ville qui nous permet de survivre.
- Et donc on nous fera sortir, si on trahit la Ville ?
- Moi, je ne sortirai jamais de la Ville. Dehors, c’est trop dangereux. Jamais on ne trahira la Ville, Roz, parce que la Ville est bonne avec nous.
- C’est vrai. Jamais je ne trahirais la Ville !
Main dans la main, épaule contre épaule, elles se remirent à marcher, emportée par la foule. Tout le monde avait l’air retourné par l’exécution à laquelle ils avaient assisté. Montrer l’exemple, c’était le but du roi quand il avait ordonné une exécution publique qui serait vue de tous, même les enfants. Ces révolutionnaires ne devaient pas devenir des martyrs. Ils étaient montrés comme un danger pour la Ville, permettant au roi d’assoir son pouvoir par la terreur, et d’étouffer dans l’œuf n’importe quelle autre révolution. La Ville était absolue. La Ville les dirigeait tous."
C’était des condamnés à mort, qui n’avaient désormais pas d’autre choix que de marcher là, dehors, en attendant que la mort veuille bien les emporter. Personne ne se détournait de l’écran. Ils avaient tous ordre de regarder. Regardez tous, ces hommes, ces traitres, regardez le sort qu’on leur réserve. Certains se résignèrent, et se mirent à marcher en direction de la ligne d’horizon, où le ciel presque blanc tranchait à peine avec le sol. Après de longues minutes, le premier tomba, raide mort, tué par le froid insidieux qui vous tue en quelques minutes. Toute la population regarda l’hécatombe sans bouger, dans un silence religieux, horrifiés par cette vision qui s’offrait à leurs yeux. Les traitres étaient condamnés à l’exil par le grand tribunal des Arias. La parole du juge Aria était absolue. Ces Stals avaient tenté de se révolter contre leur toute-puissance, ils en payaient maintenant le prix. On ne doit jamais se révolter contre l’organisation de la Ville. On ne doit jamais se plaindre de la Ville. On ne doit jamais remettre en cause la bonté de la Ville. La Ville, cette entité quasi-humanisée, ce dieu tout puissant qui régnait sur leurs vies. La Ville est bonté, la Ville est altruisme, la Ville vous offre un refuge et des ressources. Soyez reconnaissants envers la Ville toute puissante. Quand le dernier s’écroula, dévoré par les températures glaciales, la population se remit en mouvement, comme tirée d’un long coma, d’un cauchemar éthéré. Les deux sœurs se dirigèrent lentement vers les ascenseurs qui leur permettraient de rejoindre le deuxième sous-sol.
- Qu’est-ce qu’ils avaient fait, Sen ?
- Ce sont des traitres. Ils avaient trahi la Ville en essayant de se révolter. Il ne faut jamais trahir la Ville, Roz, parce que c’est la Ville qui nous permet de survivre.
- Et donc on nous fera sortir, si on trahit la Ville ?
- Moi, je ne sortirai jamais de la Ville. Dehors, c’est trop dangereux. Jamais on ne trahira la Ville, Roz, parce que la Ville est bonne avec nous.
- C’est vrai. Jamais je ne trahirais la Ville !
Main dans la main, épaule contre épaule, elles se remirent à marcher, emportée par la foule. Tout le monde avait l’air retourné par l’exécution à laquelle ils avaient assisté. Montrer l’exemple, c’était le but du roi quand il avait ordonné une exécution publique qui serait vue de tous, même les enfants. Ces révolutionnaires ne devaient pas devenir des martyrs. Ils étaient montrés comme un danger pour la Ville, permettant au roi d’assoir son pouvoir par la terreur, et d’étouffer dans l’œuf n’importe quelle autre révolution. La Ville était absolue. La Ville les dirigeait tous."
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